Interviews: SELECTOR D.DAY, SUNNY LEGACY BAND, JAMAICA SESSION (Yannick Maréchal), Miss Rudy Cat.


SELECTOR D.DAY – SWING A LING SOUND

Apres avoir partagé un long weekend avec ce fanatique de son jamaïcain, nous étions heureux d’inviter Selector D.Day (Lille) lors d’une soirée One Step Behind, le samedi 6 avril 2019 au Café de la plage à Brest, Merci à vous tous d’avoir accueillis Selector D.Day comme il se devait, oui, plus de 5 heures de danse non stop sur le dance floor, j’ai éprouvé un énorme plaisir que de pouvoir partager cette soirée avec vous et ainsi apprécier son l’excellente prestation, dont près de 70% des titres qu’il a joué m’étaient inconnus. BOOM, il ne s’est pas moqué de nous!! BIG UP à vous tous, au Café de la plage à Brest et à Selector D.DAY. RDV à la prochaine «One Step Behind» (The Grey Mamba).. Afin de mieux connaitre cet activiste de la scène Reggae, nous lui avons posé quelques questions.

Interview de Selector D.Day pour Cigale Records (mars 2019)

Présentation de Selector D.Day et petite histoire de « Swing A Ling Sound »?

Dans les années 60, j’ai été un auditeur assidu des radios off-shore de la mer du Nord. Mais la première fois que j’ai été accroché par la musique jamaïcaine, c’était en 1969 avec Jimmy Cliff, et au gré de rencontres, j’ai été initié au Ska et Rocksteady par un fanatique du Popcorn (appellation d’origine Belge afin de désigner la musique Ska de 60’s autre que jamaïcaine. Grey). Tout en restant à l’écoute de toutes les musiques, j’ai aussi suivi l’évolution du Reggae sous toutes ses formes, essentiellement par la découverte du Sound System, avec les premières émissions de radio, les concerts, les disquaires spécialisés. En 91, j’ai commencé simultanément sous le même nom, l’émission Swing A Ling Sound sur RCV 99.0 FM Lille et son Sound System, le premier à se faire entendre régulièrement dans la région, pour faire découvrir la musique que j’aime et c’est encore comme ça aujourd’hui !

Tu fais une émission de radio une fois par semaine (qui je crois est écouté dans le monde entier) et tu relies beaucoup d’infos sur les événements à venir, ce n’est pas trop galère toutes ces recherches?

Oui, une fois par semaine depuis 1991, ça fait beaucoup d’émissions et je ne sais pas si je suis écouté dans le monde entier ! (rires) mais c’est possible techniquement ! C’est surtout depuis que le net a donné beaucoup de facilités pour la diffusion de la radio et aussi pour la communication. Il y a quelques années j’utilisais le blog de la radio puis une newsletter envoyée directement par mail. Beaucoup plus complète que maintenant puisqu’elle comportait des photos et illustrations, des commentaires (courts) sur les nouveautés du disque et un agenda. Aujourd’hui la radio est présente sur FB et j’y poste aussi ma newsletter en continuant une diffusion par mail. J’ai beaucoup allégé le temps de préparation et les infos que j’indique sont limitées à un agenda sur les événements situés dans un triangle Lille/ Bruxelles/Paris. Tous ces événements passent par le net et peu me parviennent directement.

Nous connaissons Radio Campus et RCV 99FM, il y a t-il d’autres radios locales sur Lille ?

Oui, comme sur toutes les métropoles : il y pas mal de stations régionales issues des radios nationales et/ou commerciales mais en plus il faut compter sur la proximité avec la Belgique. Celles qui nous intéressent sont vraiment locales autour de Lille et sont associatives. RCV 99.0 FM Lille la seule intramuros à Lille qui partage sa fréquence en jounée avec RPL à Lambersart, Radio Campus à Villeneuve d’Ascq la plus ancienne, Radio Boomerang à Roubaix, Radio Galaxie à Wattrelos… toutes ont une émission reggae !

Comment tu as plongé dans l’océan de la musique Jamaïcaine ?

Il a fallu quelques étapes par le disque et toujours à l’écoute, notamment au début des annés 70, The Wailers ‘featuring’ Bob Marley puis U-Roy vers 74, pour la réalité du dancehall. Je considérais que les albums et très peu les 45 tours, sans savoir l’énormité de la production dans ce format. Les labels Anglais ont commencé à diffuser en France des Imports et ont pressé aussi les premiers albums, pendant ce temps les premières tournées arrivent même jusqu’ici à Lille ! Peter Tosh et Burning Spear sont venus… et même Bob Marley en 80 ! Après cette période, lesconcerts se sont raré és et les tournées ne passaient que par les capitales. Il y avaient aussi à Paris, les premiers disquaires spécialisés qui informaient sur tous les événements, avec les yers des rares soundsystems quis’exprimaient après les concerts. C’est comme ça que c’est faite la rencontre avec Puppa Eric (Jam1) puis celle de Lord Zeljko (King Dragon). Avec eux j’ai pu parfaire mon éducation musicale et découvrir la radio FM.

Ta période/style préféré (de la musique jamaïcaine), si tu en a une ?

Je n’ai pas qu’une période ou un style ! Ska, Rocksteady, One drop, Rub A Dub, Early Digital… un enchaînement de périodes intéressantes !

Es-tu collectionneur ? Que sur Vinyles ?

Je rassemble ce qui m’intéresse sur tous les supports avec une prédilection pour le vinyle mais je ne me considère pas comme un collectionneur, ce n’est pas la longueur sur une étagère et le prix élévé d’un disque qui me font aimer la musique.

Écoutes-tu d’autres styles de musique ?

Soul, R’n’b, Calypso, Bogaloo, Latin, Exotica, Jazz, Hip Hop… ouvert à toutes les musiques !

Je crois qu’il y a pas mal de Crew/Sound sur Lille, les soirées sont nombreuses ? Les massives sont-ils nombreux ?

Oui, il y a de nombreux événements de toutes sortes. Mais les sound systems ont pratiquement disparu. Les seuls présents ont changé de génération et diffusent du Roots, du Stepper, du Dub, de l’Electrodub… La proximité de l’Angleterre a toujours eu une influence certaine et a fractionné les anciens proches de la culture jamaïcaine et les plus jeunes attirés par une musique plus anglaise, sans la culture jamaïcaine.

Sur Lille, y a-t-il beaucoup de lieux (café/salle de concert) où est-ce comme partout en France, c’est à dire de plus en plus galère de trouver des lieux où organiser des soirées ?

A Lille c’est comme partout en France et même la Belgique… c’est difficile d’organiser des soirées. Exception de quelques cafés avec des limites d’horaires et de niveau sonore et quelques autres endroits alternatifs tout est essentiellement canalisé sur des lieux publics et officiels.

En tant que Lillois, vous avez la chance d’habiter au carrefour de l’Europe, avez-vous l’opportunité de voir jouer pas mal de groupes en transit aux travers de tous ces pays, où est-il difficile (comme un peu partout en France) de faire jouer les groupes sur Lille ?

A part quelques cas, il est difficile de faire tourner des groupes sur Lille sans des délais de programmation très longs, et la proximité de la Belgique et de Paris fait parfois sauter l’étape lilloise.

As-tu des moments inoubliables de soirées, concerts, rencontres… à nous raconter ?

Mon premier concert avec Peter Tosh : terrible, Bob Marley : énorme et une grosse grosse claque : Bounty Killer pour son premier concert en Europe continentale à Amsterdam, les sounds systems de Lord Zeljko et les rencontres, simplement pour les congratuler (ils m’ont fait tellement rêver), des artistes jamaïcains comme U Roy ou Leonard Dillon.

Comment perçois-tu la scène ska/reggae actuelle en France et en Europe…?

Très éclatée ! La scéne ska est présente sur toutes les générations et reste vraiment populaire dans le sens ‘working class’ mais c’est aussi le domaine des collectionneurs avec de gros moyens, le Reggae partagé entre les vétérans qui continuent la « ligne » jamaïcaine du sound system, le public des clubs pour le Dancehall purement urbain, les plus jeunes pour un Reggae mondial mais dans la langue française, la scène Dub plutôt Electro et plein d’autres variantes… Plus rien d’identique à l’époque de mes découvertes !

Tu fais parti des premiers Français à faire la promo d’Alpheus, peux-tu nous parler de cet artiste, votre rencontre…?


Dans le milieu des années 90, j’ai partagé les platines et la passion des oldies Ska et Rocksteady avec le Selector Taz et un peu plus tard avec Selector NoDread (et toujours aujourd’hui) pour la passion du son Studio 1, c’est lui qui m’a fait recontrer Alpheus en vrai ! Un artiste vraiment authentique et vraiment passionnant : le dernier artiste qui a été signé à Studio One par Coxsone Dodd himself ! Il est devenu un ami comme tous ceux qui le soutiennent dans sa démarche artistique. On l’a vu plusieurs fois sur Lille en sound system avec Nodread et moi-même et aussi pour mon anniversiaire pour une nuit dans le club (aujourd’hui fermé) de Selector Taz !

Des projets à venir?

Je crois qu’il faut que je commence bientôt une prochaine démarche pour monter un événement : les 30 ans de Swing A Ling Sound !

Le mot de la fin que tu pourrais nous dire? Petites annonces,…?

J’aime cette communauté des fondus de la musique jamaïcaine et j’espère être un militant pour encore longtemps!

Si peux/veux nous faire une mixtape de 30 min pour compléter ton interview nous en serions ravis!!

On m’a souvent demandé de faire une mixtape mais toutes les semaines on peut écouter en direct mon émission de radio sur RCV 99 FM Lille et sur mixcloud il y a un bon nombre d’enregistrements. Je ne suis jamais tout à fait satisfait non plus, j’aimerai qu’ils soient très propres et c’est beaucoup de temps pour une reécoute pour en faire des mixtapes… J’enregistre presque toutes mes émissions, je dois en mettre d’autres en ligne, un peu plus tard ! Je pense déjà à l’émission prochaine !


SUNNY LEGACY BAND

Le vendredi 10 novembre, nous avons le plaisir de faire venir jouer à Brest les Sunny Legacy, pour que vous puissiez en savoir un peu plus sur ce groupe, nous leur avons posé quelques questions:

Propos recueillis le 18/10/17 par cigale rds.

Présentation et petite histoire du groupe? 

  SUNNY LEGACY, « Héritage Ensoleillé », c’est la traduction littérale de cette nouvelle formation morbihannaise créée début 2015. Le soleil est Jamaïcain et le legs est celui d’une période furtive allant de 1966 à 1968 : Le Rocksteady, Le Early Reggae.

Le groupe est composé de six musiciens. Le répertoire rend hommage aux pionniers du Rocksteady (et du Reggae). La voix est résolument Soul, la rythmique épurée fidèle au « Jamaican Riddim ».

   Le groupe est né fin 2014-début 2015 à l’initiative du chanteur (Brice). La démarche première était de monter un band pour reprendre des standards de la musique jamaïcaine de cette période très prolifique. Il a fallu trouver, soit des musiciens jouant le Reggae-Rocksteady, soit appréciant fortement cette musique. Ce qui n’a pas été tache facile car les musiciens de reggae ou de rocksteady en Bretagne Sud ne se trouvent pas à tous les coins de rue.

Faisant marcher le réseau de musiciens, le groupe s’est donc monté avec des musiciens issus de formations diverses. Ceux-ci tournaient déjà depuis plusieurs années sur le réseau local et au delà, et n’avaient pas forcément pratiqué ce style. Mais ce qui est sûr, c’est que chacun s’est retrouvé dans cette musique du partage, aux thèmes entêtants !

Pourquoi avoir choisi ce style musicale: Ska, Rocksteady, Reggae oldies,…?

Brice (Chanteur) : «  Le répertoire de Sunny Legacy est tourné d’avantage vers le Rocksteady, un peu sur les débuts du reggae, et pas trop vers le Ska car on n’a pas de section cuivre dans le groupe ».

Pour ma part, c’est une musique qui m’accompagne déjà depuis plusieurs années, j’ai beaucoup écouté de reggae et de rocksteady, en appréciant les époques et l’évolution du reggae. 

Cela faisait un petit moment que je voulais monter un band reggae, mais ce qui me branche le plus c’est le vieux son, avec le vieux matos, avec de «vrais» musiciens. 

Le Rocksteady est une période courte de la musique jamaïcaine mais extrêmement prolifique avec des petits bijoux sortis à cette époque.

Et tout ce qui défini cette musique m’attirait, que ce soit  le côté vocale (plusieurs voix), l’inspiration de la musique noire américaine de l’époque, l’esprit Soul Music allié avec le son, le groove, l’esprit de la musique jamaïcaine, du reggae. 

De plus, on est plusieurs dans le groupe à pratiquer ou à avoir pratiqué le Blues ou la Soul. On aime donc les notes grasses, les amplis qui craquent  et les rythmiques à 2 ou 3 accords mais qui groovent ! 

Avez-vous des groupes, chanteurs références? 

C’est assez difficile de choisir parmi toutes les bonnes pépites sorties à cette époque. On va dire que notre référence est la période de la musique jamaïcaine du milieu des années soixante au début du Reggae. Et du coup il y a pas mal de choses, ça passe des groupes à voix comme The Pioneers, The Kingstonians, Jamaicans, The Ethiopians, Keith and Tex… et bien d’autres, aux instrumentistes comme Jackie Mittoo, The Upsetters…ou aux chanteurs comme Delroy Wilson, Alton Ellis, Derrick Harriott, John Holt, Ken Boothe…

Votre set est fait de compositions, reprises,..?

Le set est principalement composé de reprises mais on a commencé un travail de compositions. L’initiative de départ était que chaque musicien s’imprègne du style, le joue un maximum, tout en y mettant sa patte, mais en gardant bien l’essence du style et en travaillant le son oldies et la cohésion du groupe. Et pour ça rien de mieux que de jouer les standards un certain temps. Ainsi nous avons commencé à introduire quelques compos depuis cette année mais le but est donc de rentrer progressivement nos morceaux dans le set.

Vous jouez beaucoup en Bretagne voir dans le sud Bretagne, c’est plus facile de trouver des dates, salles dans ce coin ? 

Non c’est pas forcément plus facile de trouver des dates dans ce coin. Mais le fait est qu’une bonne partie du groupe est installée dans le sud Bretagne, et comme il a été dit précédemment on vient de formations diverses qui tournent depuis un moment. Certains des musiciens sont dans le circuit musique en Bretagne depuis plus de 15 ans. Il y a donc des connexions et des relations de confiance qui se sont faites avec diverses organisateurs dans ce coin. On a joué depuis 2 ans principalement dans le Morbihan, un peu dans les autres départements de la Bretagne, Nantes et ses alentours. Le groupe est relativement jeune , il faut prendre le temps de se faire voir, connaître, le but étant de jouer un maximum.

Comment percevez-vous la scène ska /reggae actuelle en France et en Europe ? 

Bah à vrai dire on la suit un peu mais pas beaucoup. En France, la scène reggae en générale n’a pas mal évoluée depuis plusieurs années. On retrouve beaucoup de dub, de très bons toasters, de sound systems, de digitale ou encore de l’alliance reggae/électro…ce qui fait partie intégrante de l’histoire du reggae et c’est bien que la musique évolue avec son temps.

Mais nous, on affectionne particulièrement le son joué avec des instruments « classique ». Ce qui nous plaît dans le reggae c’est l’essence, le roots, le oldies, mais on constate qu’il y a quand même de moins en moins de groupes avec cette direction, après on n’est pas non plus au courant de tout.

Mais pour ma part, je trouve que ça fait depuis plusieurs années qu’on assimile beaucoup trop d’ accords plaqués et un « oyoyoyo » à la case Reggae. Alors du coup, la scène reggae en France comme on l’aime reste plutôt « underground ».

Ecoutez-vous les nouveaux groupes qui jouent dans ces styles, ou uniquement du oldies? 

Oui on écoute beaucoup de oldies ! Comme on le disait tout à l’heure, on ne suit pas trop la scène reggae dans son ensemble mais on va plutôt suivre et écouter des groupes dans le courant reggae avec cette influence rocksteady, early reggae. 

On ne connaît pas bien la scène française du Rocksteady, Early reggae, à part des groupes un peu plus connus comme 8°6 Crew, Jim Murple Memorial… . D’ailleurs on a vu Jim Murple en concert il y a pas longtemps, ils ont toujours autant la pêche et le batteur Romain Dallaine envoie sévère, il a un sacré charisme c’est chouette à voir !

Sinon on écoute plutôt la scène américaine, avec des groupes comme The Frightnrs, Jr.Thomas and the Volcanos, The Delirians, Steady 45s, Roger Rivas (The Aggrolites)…Les réseaux sociaux nous ont permis de découvrir des groupes Espagnols comme Smooth Beans, The Hypocondriacs, The Oldians…  

Des projets? 

A court terme, on va enregistrer un 5-6 titres fin octobre, avec moitié compos moitié covers, afin de faire connaître un peu plus le groupe. A long terme, jouer jouer jouer, faire beaucoup de concerts, et toujours progressivement rester dans une dynamique de créations.

Des mots à dire, petites annonces,…? 

C’est super ! on a hâte de venir jouer à Brest Au P’tit Minou et de rencontrer Cigale Records !

Sinon pour retrouver Sunny legacy, nous n’avons pas de site internet mais pour toutes infos sur le groupe, les contacts et les dates de concerts c’est sur notre facebook «Sunnylegacyband».

Lien vers le Facebook des Sunny Legacy Band – Clic here !!!



JAMAICA SESSION – NOUVELLE EDITION – DEUX TOMES!!!

A l’heure du numérique, ou tout peut soit disant se retrouver sur le net, il est important de souligner qu’il y a de belles éditions papier qui sont encore publiées aujourd’hui, dans lesquelles resteront imprimer les publications même après un bug informatique ou tout simplement pour avoir les informations à disposition, rapidement et sur papier.

En plus de ses éditions ultra limité Collection Noires Musiques chef Apokriff Editions entre 2016 et 2020 (Matador Special, Sylvia Bayo, Rude Reggay Special, Reggae & Horror, Skinhead a Go A Moon, King Canon Special et bientôt Western Special). Voila dix ans déjà que Yannick Maréchal a publié une précieuse encyclopédie sur la musique jamaïcaine de 1960 à 1980 « REGGAE ». Aujourd’hui, Yannick nous fait le plaisir de publier aux éditions Camion Blanc « Jamaïca Session », une encyclopédie dédiée aux artistes jamaïcains de cette même période. Disponible en deux tomes dans toutes les librairies ou directement auprès de la maison d’édition « Camion Blanc » (lhttp://www.camionblanc.com/)

Mixtape Jamaica Session by Yannick MaréchalAv. 2015 – 32mn15.

Echange entre notre équipe et Yannick Maréchal en avril 2015 (Yannick qui nous a aussi fait le plaisir de vous concocter une mixtape disponible en écoute en fin de page !!!).

Yannick, peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Yannick Maréchal, j’ai 47 ans et j’écoute tous les sons Jamaïcains depuis une bonne trentaine d’années.

Pourquoi ? Comment  est arrivé l’idée d’écrire une encyclopédie ?

C’était la suite logique de mes fanzines édités à la fin des années 80 (c’est d’ailleurs pour ça que je tenais à ce que ma réédition s’appelle Jamaica Session, d’après le nom de mon premier fanzine, comme ça la boucle est bouclée !), déjà à l’époque j’aurais aimé monter un magazine ou quelque chose dédié uniquement à la musique Jamaïcaine. J’ai toujours pris des notes, archivé, compilé des infos et noté des renseignements sur tout ce que je pouvais trouver ayant trait à cet univers, mais à l’époque les sources étaient très maigres. . .

D’ailleurs pourquoi une réédition ?

Tout simplement car mon premier ouvrage est épuisé depuis plus de cinq ans. . .

C’est la maison d’édition « Camion Blanc » qui t’a demandé de retravailler sur la réédition ?

Non je les ai contactés (c’est quand même le meilleur éditeur spécialisé dans la musique !) car j’avais récupéré mes droits d’auteurs auprès de mon premier éditeur et ils m’ont répondus de suite car ils connaissaient mon premier livre et étaient content de le récupérer dans leur collection, pour sortir une nouvelle édition dix ans après.

Cette nouvelle édition sort en deux tomes, seront-ils disponibles en même temps ?

Peut-être, je ne sais pas encore mais le premier sort le mois prochain et le second en même temps ou à la rentrée en Septembre.

Dans ta première édition y figurait 250 groupes et artistes au travers de 1300 LPs, as-tu étoffé cette dernière édition, et à quel niveau ?

J’ai enlevé quelques artistes et surtout rajouté une vingtaine d’artistes comme B. Ruffin , J. London , K. Bryan ou N. Dean. De plus j’ai énormément étoffé les articles et bios, c’est une édition refondue et entièrement mise à jour, j’ai eu carte blanche sans être bridé par l’éditeur, donc au final on se retrouve avec plus de 2000 pages, voilà pourquoi il sort en deux volumes. . .

Cela a dû être un travail de longue haleine et de fou afin de réaliser cette encyclopédie (surtout que tes travaux avaient commencé à l’époque ou internet n’existait pas !)?

C’est clair, c’est énormément de boulot mais c’est ma passion, donc c’est pas un souci. Sur cet ouvrage j’ai eu beaucoup plus de travail, j’ai recroisé les infos, émis des hypothèses, essayer d’éclaircir au maximum les arcanes des discographies Made in JA, mis un maximum d’anecdotes et de renseignements précis concernant les auteurs connus ET méconnus, j’ai vraiment fait au max. . . mais j’ai encore pas mal d’infos sous le coude, encore des choses à écrire!!!

Dans ta première édition, les grands producteurs comme : Clement Coxsone, Duke Reid ou les gros Labels incontournables de l’île n’y figuraient pas, pourquoi ?

Je devais les traiter à la base dans mon livre paru il y a dix ans. Je devais mettre en corrélation toutes les compilations qu’ils ont produites et qui leur ont été dédiées depuis, mais le livre aurait été trop gros et mon éditeur a alors pris la décision de supprimer les pages dédiées aux producteurs, je devais en traiter vingt, emblématiques et plus obscurs. . . Mais je compte bien sortir tout ça prochainement et sur d’autres sujets qui me passionne, que je maîtrise et dans lequel je me suis ‘spécialisé’.

Ta période/style préféré ?

J’adore le Mento/Calypso, le Rocksteady, le Ska, le Roots et Dub mais surtout (étant ancien Skin) la période la plus féconde, l’Early Reggae et tout spécialement les instrus et les DJs. Boss Sounds !!!

Pourquoi  y références-tu que les LP ?

Tout simplement car c’est à travers les LPs que l’on a accès le plus facilement à tous ces artistes, enfin les plus vieux lecteurs comprendront aisément, car à l’époque pas de pages FB, pas de sites Internet, de boutiques de disques en lignes et pas de Ebay. . . C’était les LPs tout d’abord car dans les années 80 toute la période Roots était allègrement soldée en France et surtout absolument personne ne s’intéressait à toute cette musique, je me souviens que parfois dans les boutiques ou en convention le simple mot Reggae n’était même pas bien orthographié. . . Bref c’était donc les LPs, les cassettes audio (ma culture je l’ai faite principalement par le biais des cassettes audio !!!) et en dernier lieu les 45 Tours. . . quand on en trouvait, sinon c’était direction Paname et puis Londres bien sûr !!!

Depuis de l’eau a coulé sous les ponts. Donc les LPs c’est la base de la culture, car pour bien connaitre un artiste (bien évidemment je parle de grands artistes car les 9/10 des artistes Jamaïcains n’ont jamais réalisés le moindre 33 Tours, par contre ils sont sur une pléthore de superbes compilations sorties à l’époque sur les nombreux labels Anglais, c’est pourquoi les 33 Tours sont importants aussi surtout en ce qui concerne les compilations, j’insiste!!), si on a déjà écouté ses 33 Tours on connait déjà une part de sa disco, après les 45 Tours c’est complémentaire et important car le Reggae s’est développé à travers ce support (c’est les trois-quart de son ADN !), pour des raisons de coût principalement et car c’est l’arme musicale des Sound Systems !!!!

Mais le plus important ce n’est pas le support . . . c’est la musique, d’ailleurs d’excellents titres ne sont que sur des 33 Tours, ils ne sont jamais sortis en 45 Tours, et vice-versa bien entendu. Donc déjà lister tous les 33 Tours c’est du boulot et si on s’attaque au 45 Tours , là il faudrait faire 12 volumes, même le génial RKR en 13 ans a doublé de volume, c’est dire.

As-tu revu tes cotations de disques ? y figurent-elles dans cette nouvelle édition et comment te bases-tu pour les réaliser ?

Non les cotations ça rentrait à la base dans la logique de collection de mon premier éditeur, moi je n’y adhère pas mais fallait le faire. . . A l’heure actuelle cela ne veut absolument plus rien dire. Pour les réaliser à l’époque je m’étais servi des très nombreuses listes de ventes par VPC accumulés en vingt ans, c’est aussi ce matériau brut qui me servait pour faire des discographies aussi exhaustives que possibles, surtout concernant les artistes les moins connus.

Es-tu collectionneur ?

Avec cette musique, qui a au minimum plus de quarante ans d’âge, par la force des choses on devient vite collectionneur, et je ne vois pas où est le problème même si je ne suis pas fan de ce terme, chargé assez négativement en France. Après le plus important c’est de trouver l’angle thématique de sa propre collec’ et de réussir à trouver son graal. . . Enfin il y en a souvent plus d’un !!!

A quel niveau peut s’étendre ta collection ?

Disons qu’avec le temps j’ai pas mal de disques 45 Tours et 33 Tours. . . Mais principalement parce qu’à l’époque où j’ai commencé à me prendre de passion pour tous ces vieux sons, bah personne s’y intéressait donc ça coûtait pas cher. Maintenant c’est du grand n’importe quoi. C’est proprement impossible pour un jeune à l’heure actuelle de se faire une belle collec’. . . à moins d’avoir les moyens, après le positif c’est toute cette vague de revival c’est de voir l’explosion depuis dix ans d’une pléthore de rééditions toutes plus fantastiques les unes que les autres, ça à l’époque ça aurait été sympa aussi, car il sort pas mal de titres rares, obscurs, et surtout inédits !!

Ecoutes-tu, achètes-tu  les productions actuelles de Ska, Rocksteady, Reggae,.. ?

Non , depuis le début des années 90 j’ai arrêté d’acheter les productions actuelles, pas assez d’argent pour me consacrer aux productions originales, celles sur lesquelles je me concentre depuis longtemps, et même depuis tout ce temps je n’en ai même pas encore fait le tour, j’ai encore découvert des supers titres pas plus tard qu’ hier !!!!!!!!!

Tu bossais pour le label « Reggay Time » comment s’est passé cette aventure ? te reste-il des pièces a distribuer ?

Reggay Time devait se monter en collaboration avec un ami en même temps que la sortie de mon premier ouvrage, il y a dix ans, mais cela ne s’est pas fait pour diverses raisons. Déjà en collaboration avec Luc de Total Heaven je devais sortir une première compilation dès 1997 et ça ne s’est pas fait non plus . . .

Tu ne renouvellerais pas l’expérience (production de disque) ?

Je pense réactiver mon label, j’en ai parlé assez récemment avec des connaissances qui sont aussi motivés que moi, donc ça devrait se faire en partenariat, éditer des petites compilations thématiques à petits tirages, composés de titres peu connus mais digne d’intérêts !! Projet en cours donc. . .

Tes meilleurs souvenirs liés  à cette musique ?

Les meilleurs souvenirs pour moi c’est tous les jours car j’écoute cette musique absolument tous les jours. . . Après c’est la rencontre avec des artistes et surtout les moments partagés avec les amis lors des concerts et surtout lors des Sound Systems. C’est avant tout une musique de danse, de partage et qui se vit en Live !!!

D’autres activités, projets…

Comme dis plus haut j’ai mon projet de disques qui me tiens vraiment à coeur, encore deux bouquins à écrire, notamment un sur mon autre passion le cinéma de genre.

Quelques choses à rajouter ?

Merci à toi de me donner l’occasion de m’exprimer et j’espère simplement que les personnes qui liront « Jamaica Session » y apprendront quelques petites choses intéressantes, je les ai écrit pour ça et pour partager et faire connaitre cette superbe musique, et à travers elle tous ces nombreux et talentueux artistes (connus et méconnus) qui trop souvent n’ont pas eu les retombées financières et surtout la reconnaissance qu’ils auraient légitimement dû connaitre !!!!!!!!


MISS RUDY CAT !!!!

Été 2015, Preignan, Festival Rock’n’stock il fait une chaleur à vous couper le souffle ! Heureusement à côté du stand de « Cigale Records » se trouve la joyeuse équipe des Lillois les « Precious Oldies » ! qui nous aère la tête à coup de brumisateur, éventail et rigolades ! Viens nous rejoindre Miss Rudy Cat, on ne se connaît pas mais après quelques mots échangés le courant passe ! La soirée se poursuit dans la bonne humeur, les concerts s’enchaînent tous aussi bons les uns que les autres ! Puis arrive sur scène une étoile qui illumine encore plus le ciel de Preignan ! Ce petit bout de femme rencontré quelques heures auparavant est là sur scène et chante merveilleusement en compagnie du groupe « Jah on slide » Je suis enchantée et subjuguée ! Mais qui est-elle finalement cette petite demoiselle Rudy Cat ?

D’où te viens ce pseudo ? Depuis combien de temps chantes-tu ? Et fais-tu de la scène ?

Ce pseudo m’a été donné par le guitariste des « Presbytarians », groupe early reggae de Strasbourg du début des années 2000, dans le quel je chantais et je jouais du saxophone. Comme souvent, les pseudos sont issus de blagues…
Loïc trouvait que ma voix ressemblait à celle de Catherine Ringer, ce qui a donné lieu à palabres… et il s’est mis à m’appeler Rudy Cat (en référence aux rude boys et à cette artiste) et puis ce pseudo est resté.Pour ce qui est de la musique, je chante depuis toujours à vrai dire. Je suis autodidacte, j’ai commencé à m’entraîner en chantant sur des standards de rythm’n’ blues, de soul et de rock’n’ roll 50’s que mes parents écoutaient à la maison, puis je me suis testée sur pleins d’autres styles musicaux. Je me souviens d’avoir même essayé de reproduire des morceaux de « Nirvana »… hahaha! j’avais 12 ans…

J’ai commencé à faire de la scène il y a une bonne quinzaine d’année, dans le groupe de ska punk parisien les « Travailleurs de la nuit », vers 2001. Puis j’ai intégré les « Presbytarians », à Strasbourg en 2004 (dont je te parlais plus haut). Puis pour des raisons professionnelles j’ai du repartir vivre à Paris, là j’ai chanté dans « Up Ten » (ska soul reggae) en 2005 et actuellement sur Lille je chante dans « The Sonotones » (swing surf reggae) et « Super lavande » (soul garage punk) et il y a la collaboration avec « Jah on Slide » (ska revival).

Tu accompagnais donc les « Jah on Slide » au festival « Rock’n’Stock », accompagnes-tu d’autres groupes ?


  Non, Jérôme m’a proposé cette collaboration il y a deux ans environ. Mais je n’ai pas eu d’autres propositions. Toutefois c’est quelque chose que j’apprécie vraiment, c’est très intéressant de travailler de cette manière. C’est très différent du travail de groupe, c’est même un travail beaucoup plus exigeant, tant pour les musiciens que pour moi. En effet, la distance (JOS à Paris et moi à Lille) ne permet pas autant de souplesse, on travaille sur bandes pré_enregistrées, de ce fait, si un accord ne me conviens pas, je n’ai pas la possibilité de le modifier, je dois m’adapter. C’est davantage un travail de studio et d’arrangement, il y a moins de spontanéité que lors de la création collective. Je dois parfois aller chercher des harmonies auxquelles je ne suis pas habituée. Vraiment c’est très enrichissant.

Est-ce que cela reste quelque chose que tu fais en « dilettante » ou est-ce un métier vers lequel tu souhaites t’orienter à 100% ?


Pour le moment je n’ai pas la possibilité de vivre de ma passion. Mais si les choses évoluaient positivement pour un ou plusieurs de mes projets actuels, la question de la reconversion professionnelle se poserait très certainement.

Est-ce que tu te produits seule également ?

Non, j’aime avoir des musiciens autour de moi. L’échange et le partage est plus grand! L’aventure est plus riche! J’admire les one man band, capables de jouer de tous les instruments et de tout assumer sur scène. Je n’ai pas ce talent.

Quel est ton meilleur souvenir de scène ? Et le plus mauvais ?

Le pire moment… c’était un concert à Nantes avec les « Travailleurs de la nuit », nous jouions entre deux grosses dates programmées par la salle, le groupe n’avait pas de réputation suffisamment importante et il n’y avait littéralement personne! C’était horrible! D’ailleurs tout le groupe était sur les nerfs, on a failli splitter ce soir là! Des bons souvenirs par contre il y en a beaucoup!! C’est difficile d’en choisir un particulièrement. Du coup j’en citerais deux!
Le premier avec « The Inciters », lors de leur tournée d’adieu. J’avais ouvert pour eux avec « The presbytarians », au Molodoi. A la fin du concert j’ai beaucoup discuté avec Alana et Bill, nous avons sympathisé, le DJ set qui a suivit était orienté Northern Soul, et nous avons commencé à faire un concours de danse tous les trois (ce qui m’a d’ailleurs inspiré le morceau « Contest « avec « Up Ten », bien des années après). Suite à ce petit battle, Alana m’a offert une veste à l’effigie du groupe, a pris une photo de moi la portant et quelques jours plus tard m’envoie une photo, c’était un flyer qu’elle avait réalisé avec cette photo et qui a servi à annoncer tous les autres concerts de leur tournée d’adieu.
Second souvenir très agréable, plus récent, avec « The sonotones », c’est lorsque Jesse Wagner (« The aggolites ») m’invita à chanter « Don’t let me down » sur scène avec lui. Gros moment d’émotion! C’était magique.

As-tu de nouvelles dates ? Si oui quand, et où ?

J’ai quelques dates à venir pour la fin d’année avec « Super lavande », le 4 décembre nous faisons une répétition publique pour radio campus , le 5 décembre nous jouons à Lille au Lokarria. Ce groupe étant très récent, nous peaufinons encore le set avant de véritablement partir sur les routes.
Pour ce qui est de « The sonotones », nous avons intégré deux nouveaux membres en section rythmique, ce qui fait que nous avons du interrompre les concerts plusieurs mois mais nous reprendrons du service dès 2016!
Je fais également partie de l’association « Skagenda », nous organisons des concerts ska/reggae à Lille et nous avons monté un petit collectif, le « skagenda sound system », où je mixe sur vynils avec mes deux compères Christophe et Karel. Nous mixerons le 7 novembre à la « Groovy Party » au « Cirque électrique » de Paris, puis à « l’embuscade » à Lille le 28 novembre pour la toute première édition de la marginal party.

As-tu plusieurs styles de musique à ton arc ou restes-tu toujours dans le même registre ?

J’ai une sonorité de voix assez soul, je ne peux pas le changer, cependant j’aime m’exercer dans différents registres. J’ai fais quelques projets trip hop, jazzy, ska punk, power pop et puis avec « Super lavande » je suis dans un registre beaucoup plus Rock, mais je garde toujours cette influence soul dans ma façon de chanter.
Cependant, il y a certaines choses que je ne sais pas faire, comme par exemple la Funk ou le Métal, j’ai essayé, j’en suis incapable!!

J’ai pu voir grâce à notre grand ami « Facebook » que tu fais des mix également ! Depuis combien de temps ? Seule ou en équipe ? Quel style musical ?

Comme je le disais précédemment, j’ai intégré l’équipe du « skagenda » l’année dernière. Nous avons commencé par organiser des concerts et nous trouvions qu’il manquait un petit quelque chose pour que la fête soit complète!
Comme nous sommes passionnés de musiques jamaïcaines et de disques vinyles il nous est paru logique de mixer nous même aux concerts. Nous avons donc commencé les mix à l’issue de nos productions et puis nous y avons pris goût et en parallèle des productions de concerts nous organisons chaque mois un « Skagenda sound system » avec Christophe et Karel, membres fondateurs de l’asso.
Nous mixons essentiellement Ska/Reggae/Rocksteady mais aussi Ryhthm’N’Blues, Northern Soul, Oi!, Punk, Garage, New Wave et chansons populaires que tout le monde peut entonner en cœur! Souvent la fin du mix se transforme en une petite réplique de carnaval! Au bal masqué ohé! ohé!

Ton morceau de musique préféré ?

Cette question est une véritable torture!!
Mais bon, je dirais que « Bullets don’t have eyes » de « Eddie et Ernie » est un titre qui, après toutes ces années, me surprends encore. A chaque écoute il y a toujours un petit truc que je n’avais pas entendu ou une harmonie différente qui me touche. Et ces voix!! J’adore les duos. D’ailleurs j’aurais pu te citer un morceau de « Keith & Tex » aussi.
Mais des morceaux fétiches j’en ai beaucoup!!
« Rudy can’t fail » des clash est un titre emblématique pour moi, tout comme « Respect » d' »Aretha Franklin », qui me fait toujours remonter tout un tas de souvenirs de l’enfance. La musique c’est magique!! Il y a toujours un titre adapté à chaque moment de la vie, à chaque émotion! C’est si riche!!

Mixtape by Miss Rudy Cat – 29:47mn